L’église

Dès les premières années du XIe siècle, il est fait mention du bourg de Mézières et de son église dédiée à St Martin, évêque de Tours. Elle fut cédèe au XIIe siècle à l’Abbaye de Marmoutiers en Touraine (en 1197). Elle passe au XIIIe siècle au prieuré de Ste Croix à Vitré.

L’église actuelle remplace un édifice qui datait en grande partie du XVIe siècle. Cet édifice se composait d’une nef à chevet étroit et de deux chapelles dédiées à la Ste Vierge et à Ste Anne. Les fenêtres étaient en arc brisé, la porte était ornée de trois voussures toriques. Une grande arcade en arc brisé, semblant remonter au XVe siècle, séparait à l’intérieur le chœur de la nef et reposait sur un talloir que soutenaient deux personnages grotesques: un Fou avec sa marotte et un Sauvage avec son bâton. On voyait dans l’église les armes des Seigneurs de Mézières.

La construction de l’église actuelle

  • Début des travaux : 1887
  • Fin des travaux : 1890
  • Architecte : Gelly de Rennes, qui a également réalisé les églises de Domagné, la tour et la flèche de Parcé, de Le Perte, d’Erbrée, de Domalain et de Balazé.
  • Entrepreneur de construction : Henri Geoffroy de Fougères.
  • Coût : 96 700F

Cette église de style néo-gothique, disposée en croix latine, comporte une voute d’ogives, un clocher porche et un chevet à pans coupés. Elle conserve des chapiteaux de l‘ancien bâtiment au niveau du transept.

Une mosaïque orne le tympan de la façade ouest de l’église, celle-ci-ci représente Saint Martin, évêque de Tours. Elle a été réalisée en 1937 par la maison Odorico de Rennes et inaugurée le 2 novembre 1937 pour la clôture de la mission.

Le mobilier

Le mobilier, de plus en plus dessiné par les architectes, se présente lui-même comme une architecture. Le recteur de Mézières, François Aubert, écrit dans le livre de paroisse de 1891 à propos du maître-autel de Poussièlgue-Rusand: « il est si bien en harmonie avec le corps de l’église qu’il en est pour ainsi dire le résumé ».

Le maître-autel, de 1891, de style néo-gothique primitif est réalisé en pierres, marbre et bronzes dorés par Poussièlgue-Rusand de Paris.

A noter : la statue en bois de Notre Dame de Recouvrance au dessus de l’autel de la chapelle sud dédiée à la vierge.

Malgré qu’on ait peu utilisé les personnages allégoriques pendant cette époque, les trois vertus théologales sont représentées sous les traits de trois femmes sur le maître-autel (Folliot en 1891).

Présence de médaillons en bas-relief: le Bon Pasteur et St Pierre aux Clefs, ainsi que deux statues d’ange en plâtre.

Les œuvres des frères Aubert  de Romillé sont déjà citées en 1860. A Mézières, où leur frère, François est recteur et le restera 32 ans, ils réalisent la chaire en 1894, d’un gothique renaissance très éclectique où foisonnent les sculptures. Sur la cuve: un bas relief, la prédication de Jésus. Sur le dossier et l’abat-voie, les pinacles se multiplient, alternant avec des angelots sur les bords de l’abat-voie. Au sommet, un grand St Michel. Il en résulte un ensemble pas très académique mais avec une incontestable impression de vie. Les frères Aubert réaliseront également deux confessionnaux en 1901.

Dans le chœur, deux stalles à dais réalisées par l’atelier Rual en 1903, pour un coùt de 1 800F. Ce même atelier a également réalisé les boiseries du chevet et la porte de la sacristie.

Les vitraux sont de Megnen Clamens et Bordereau d’Angers et datent de 1889. Chaque vitrail est légendé.

Les fêtes religieuses étaient l’objet de processions avec réalisation de reposoirs et de décorations de rues (Fête Dieu, Assomption, Communion…). A noter également les missions qui se déroulaient sur plusieurs jours avec la présence de Prédicateurs. Souvent, un calvaire été érigé ou une statue était mise en place à l’occasion de ces missions.

Jean Le Guilcher « l’Homme des Clochers » a remonté le coq actuel le 11 octobre 1964. Quelques jours avant, le Recteur de la paroisse, Louis Danebé, en soutane avait lui-même descendu l’ancien coq. Cet acte sportif et courageux n’avait pas été apprécié par l’archevêché.

Trois cloches carillonnent lors des cérémonies religieuses: la petite: Marie-Jeanne, la grande: Marie-France, la troisième: Marie-Fernande.

Autres édicules religieux

Mis à part les chapelles privées des châteaux de la Sécardais datée 1608, et de la Giraudais datée 1653 et reconstruite en 1785, il n’en subsiste aucune. Celle de la Retais, désaffectée depuis longtemps, est trop défigurée par son emploi comme grange, pour pouvoir lui attribuer une date.

Le haut cimetière, situé en haut du bourg, renfermait autrefois la chapelle Notre-Dame de Recouvrance. Cette chapelle portait les armes des seigneurs de la Giraudaye qui l’avaient construite.

La chapelle Saint-Moran dont il est fait mention en 1642, 1781 et 1790, n’existe plus.

La commune compte de nombreuses croix : la Gâterie, la Croix du Mail, croix de la Mission, la Motte, la Maladrerie, les Pommeriaux, les Euches. La plupart des croix de la commune datent de la fin du 19e siècle. Une seule présente un fût carré à crêtes chanfreinées à la Maladrerie et un ancien socle pyramidal à la Croix du Mail.

A la sortie du bourg, vers Saint-Jean-sur-Couesnon, près de l’école on remarque un assemblage hétéroclite, composé d’une table d’autel monolithe de granite supportée par deux colonnettes cylindriques, dont l’une a son chapiteau orné de figures humaines aux quatre angles, l’autre décorée de motifs géométriques, peut-être proviennent-elles soit de l’ancienne église, soit de la chapelle disparue de l’ancien cimetière en haut du bourg.(photo)

Le calvaire situé dans le cimetière date de 1875.

On trouve dans la commune également quelques statues, beaucoup plus récentes, souvent ramenées de pèlerinage par l’abbé Louis Danebé dans les années soixante (Vierge de Pontmain, de Lisieux, de Notre-Dame de Lourdes). La Vierge du Rosaire située au carrefour de la Polka fait partie de cet ensemble. Elle date de 1958 et est en calcaire polychrome. Une couronne orfévrée d’étoiles, rappelant la Jérusalem Céleste, orne cette Vierge du Rosaire, dont la dévotion est à l’origine essentiellement dominicaine. Une épitaphe orne le socle : Ô Marie, veillez toujours sur nous. G.

Les curés de la paroisse

 RICHARD (« capellanus de Maceriis », au XIIIème siècle).
 Georges JOSSE (prêtre d’Angers, en 150. ).
 Pierre JOUAUD (il résigna en 1577).
 Thomas MOCQUE (il résigna en 1593).
1550-1599Jean GAUTRAYS (décédé en 1599).
 Michel ROCHER (décédé en 1636).
1644-1651Marin VALLEE (1636, décédé en 1651).
1651-1652 Julien JOLLIFF (1651-1665).
1665-1692Julien DANIEL
1692-1698François PORTEU
1698-1710Michel BLANCHARD, il prit part au synode de 1701
1710-1731Julien GAUTRAYS
1731-1744Pierre SIREL
1744-1788Pierre CRESPEL (prêtre du diocèse, pourvu en février 1744, il résigna en faveur du suivant avec rétention de 300 livres de pension).
1788-1792Joseph-Mathurin CRESPEL (pourvu le 30 mars 1787, il gouverna jusqu’à la Révolution).
1792-1797Martin HURAULT
1797-1803GAUTIER
1797-1803Alain COLOMBEL
1803-1816Michel-Pierre COGRANNE
1817-1818Julien THEAUDIN
1818-1827Pierre-Jean RAMEL
1827-1835Jean-Marie ROUAULT
1835-1838Jean-Baptiste BEAUMONT
1835-1848Jean-Baptiste JOSSE
1848-1870François DUVAL
1870-1880François PHILOUZE
1880-1917François AUBERT
1917-1936Alexandre LOUAISIL
1936-1940Pierre LEFEUVRE
1940-1946Henri HAMON
1946-1968Louis DANEBE
1968-1974Marcel MOUAZE
1974-2000Joseph BLOT